Toute ma vie, je me faisais dire que j’étais belle – par mes parents, ma famille, les gens de mon assemblée. Jamais ne m’ont-ils fait douter de ma beauté, de mon intelligence, de mon sens de l’humour. L’encouragement que je recevais d’eux m’a permis de faire fi des enfants qui me maltraitaient ou me taquinaient à l’école primaire et m’a donné beaucoup d’assurance en Dieu et en moi-même. J’avais des plans pour l’avenir. J’étais certaine que je deviendrais infirmière. C’est pendant mes études que les choses ont commencé à mal tourner.

J’ai commencé à noter que je ne savais plus gérer mes états d’âme. Parfois, ils étaient si intenses que je n’arrivais plus à me concentrer. Je sombrais dans la dépression pendant quelques semaines, pour ensuite me trouver super confiante et hyperénergisée, comme si je venais de boire dix tasses de café. Je pouvais foncer presque sans arrêt pendant quelques semaines, pour ensuite me retrouver déprimée de nouveau, et parfois même suicidaire.
 
En octobre 2007, j’ai découvert que je souffrais de troubles maniaco-dépressifs. Cela a profondément influencé ma perception de soi.

J’ai passé par des moments très pénibles à la suite de ce diagnostic. Je me sentais si blessée, si remplie de crainte, si profondément triste. Soudainement, la belle fille confiante et comique que j’étais n’existait plus pour moi. Même si ma maladie ne présentait aucun symptôme visible, j’avais l’impression que tout le monde en était conscient, et cela a éveillé en moi de profonds sentiments de honte et d’échec. Je me disais que j’aurais dû agir pour prévenir cette maladie, que j’aurais dû en reconnaître les signes.

J’ai évité l’église, j’ai commencé à me haïr, à me prendre en pitié, à me critiquer, à distordre tout ce que je connaissais à mon sujet. Lorsque je m’examinais dans le miroir le matin, je pleurais, parce que je savais que je n’étais pas assez bonne. J’étais imparfaite, anormale, folle… malade.

Pas assez bonne pour Dieu?

Si je n’étais pas assez bonne à mes yeux, comment pourrais-je être assez bonne aux yeux de Dieu? Chaque fois que je songeais à lire les Écritures, à prier, à fréquenter une église, je me sentais découragée, vide, remplie de honte; j’avais l’impression de n’avoir rien à lui offrir autre que ma colère, mes questions, mon ressentiment et mon chagrin. Sûrement, Dieu ne voulait rien entendre de tout cela! Je savais que je ne le voudrais pas si j’étais lui.

Mais une situation qui m’a presque enlevé la vie m’a forcé à tout repenser. J’ai constaté que je vivais ma maladie et ma relation avec Dieu comme bon me semble, et je me suis dit : « Pfft… comment trouves-tu que ça fonctionne, ton approche? »

J’ai pris ma Bible et j’ai commencé à la lire, et c’est alors que j’ai invité Dieu à me restaurer.

Le Seigneur a fait preuve d’amour et de miséricorde inouïs envers moi tout au long de ces moments difficiles.

Un jour, je me suis agenouillée pour prier le psaume 17.6. « Je t’invoque, car tu m’exauces, ô Dieu! Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole! » C’est alors que je lui ai confié toutes mes craintes, toute mon insécurité, tous mes doutes, toute la culpabilité que je ressentais à mon sujet en tant que maniaco-dépressive. C’est en demeurant constante dans la prière, la lecture de la Parole, et la participation à mon assemblée que je suis devenue la personne que je suis aujourd’hui. Cela a exigé que je demeure honnête avec Dieu, que je cherche sa face et que j’accueille comme vrai ce qu’il me disait à mon sujet.

Il a inscrit ce verset sur mon cœur : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien » (Psaume 139.14). Franchement, cela me fait sourire et me remplit de paix. Dieu m’aime; il m’a façonné. À ses yeux, je serai toujours celle qu’il a créée : sa fille, son enfant bien-aimée.

Son amour infini, transcendant, fait de moi beaucoup plus qu’une personne qui souffre d’une certaine maladie!

J’arrive difficilement à saisir le poids éternel de ce fait : je suis une œuvre merveilleuse!

Vous êtes une œuvre merveilleuse!

Dieu nous a façonnés. Il s’est occupé des moindres détails de notre création afin de faire de nous les personnes que nous sommes aujourd’hui. En Genèse 1.21, nous lisons : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. » Dieu se réjouit de sa création : Dieu se réjouit en nous. Il nous a créés à son image. Lorsque nous vivons unis à lui, nous sommes libérés de la honte, de la culpabilité, du doute, et ultimement, de toute imperfection et de toute carence. Dieu nous aime, et il promet de nous recréer par son Esprit pour que nous devenions pour toute l’éternité semblables à Jésus, à tout jamais libérés de toute maladie, de toute souffrance, de toute imperfection. Il nous aime : il fait de nous ses enfants pour toujours.

Souffrez-vous d’une maladie ou d’une situation qui influence votre perception de soi? Votre relation avec Dieu en souffre-t-elle? N’hésitez pas à contacter un professionnel de la santé pour découvrir quelles possibilités de soulagement et de guérison s’offrent à vous. C’est une des manières dont Dieu prend soin de nous.

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Source de la photo : Richmond Fajardo sur Unsplash