Avez-vous déjà pensé que :

Ces scénarios présentent un thème commun : le conflit qui semble exister entre aimer une personne et lui demander de se comporter de façon responsable. Comment aimer une personne et se renier soi-même tout en évitant la manipulation ou l'exploitation?

Nous croyons que si nous aimons quelqu’un, nous devons faire preuve de patience, de pardon et d’amour inconditionnel envers lui — c’est ce que fait tout « bon chrétien ». Mais lorsqu’une personne continue à nous maltraiter, nous ressentons de plus en plus de peine et de ressentiment envers elle. Nous savons alors que nous devons faire quelque chose, mais sans toujours savoir que faire.

La Bible présente deux facettes à l’amour

Aimer, c’est accepter les gens tels qu’ils sont et leur pardonner. Mais aimer, c’est aussi exprimer clairement ce qui ne va pas et demander un comportement juste et sain.

Dieu nous aime parfaitement et il s’intéresse assez à nous pour interdire tout comportement destructif ou nuisible. Dans sa justice, il exige un certain comportement. Lorsque nous adoptons des comportements ou des attitudes nuisibles, il intervient pour nous corriger. Il nous aime, mais il exige une transformation de notre être. Il y a des limites à ce qu’il va tolérer. Lorsque nous refusons de vivre comme il le veut, il nous discipline afin de nous ramener à lui.

Pour Dieu, il n’existe aucun conflit entre l’amour et la correction : les deux vont de pair. Comme le dit le psalmiste : « La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent » (Psaume 85.11). Dieu veut nous transformer à son image. Il veut que nous exprimions un amour constant les uns envers les autres tout en refusant de tolérer le mal dans nos relations.

Définir les limites

Avant de parler d’un comportement juste et sain, il faut parler de limites ou de bornes. Une limite est une ligne de démarcation entre deux propriétés. Par exemple, il existe une démarcation claire et nette entre votre terrain et celui de votre voisin : peut-être même s’agit-il d’une clôture. Si vous êtes propriétaire d’un terrain, c’est vous qui en êtes le maître, et non votre voisin. Par exemple, votre voisin n’a pas le droit d’exiger que vous modifiiez l’aspect de votre jardin sous prétexte qu’il ne l’aime pas tel qu’il est. Il peut certainement vous dire ce qu’il en pense, mais c’est à vous de décider ce que vous voulez faire, car le terrain est à vous, et non à lui. Et vous êtes aussi le seul responsable du terrain. Si votre pelouse est mal entretenue, vous ne pouvez pas exiger que votre voisin vienne la tondre. La personne qui possède un bien est maître de ce bien, mais elle est aussi responsable de ce bien.

Nous devons respecter les limites de notre âme et de notre personne

Nous avons besoin de comprendre l’étendue et les limites de nos responsabilités dans nos relations. Dieu nous tient individuellement responsables de l’état de notre âme, cœur et corps. Tout comme le propriétaire d’un terrain en est le seul responsable, nous sommes les seuls responsables de notre être. Cependant, tout comme notre voisin peut nous en parler lorsque nous manquons à nos responsabilités de propriétaire, de la même façon, les personnes qui constatent que nous négligeons nos responsabilités ou que nous empiétons sur les droits des autres peuvent venir nous en parler. Reconnaître les limites dans nos relations, c’est apprendre à mieux les gérer en assumant nos responsabilités tout en nous gardant de brimer les droits des autres.

Les limites données par Dieu nous protègent

« Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Proverbes 4.23).

Nous sommes responsables de l’état de notre âme et de notre cœur, et nous devons donc veiller sur leur état de façon constante en respectant les limites établies par Dieu.

Que devons-nous surveiller et corriger? Entre autres, nous devons surveiller nos :

Il faut se prendre en main et vivre selon les limites que Dieu nous donne. Par exemple, si je suis en colère, je dois en assumer la responsabilité et la résoudre d’une façon biblique (Éphésiens 4.26). Si mon comportement laisse à désirer, c’est à moi de me maîtriser (2 Pierre 1.6). Ce principe s’applique à toutes les dimensions de mon être. Dieu me demande d’en prendre soin, et il m’en tient responsable (Romains 14.12) tout en m'accordant par son Esprit la puissance de lui obéir en toute chose (Philippiens 2.13).

Les limites dans nos relations

Idéalement, lorsqu’une personne en blesse une autre, elle devrait le confesser et se réconcilier avec cette personne (Matthieu 5.23-24). Une personne mûre reconnaît ses torts promptement et change de comportement afin de ne plus blesser l’autre (1 Corinthiens 11.31). Cependant, il nous arrive de ne pas nous rendre compte de nos fautes et d’avoir besoin qu’une personne vienne nous en parler. C’est alors qu’une bonne compréhension des limites est importante.

Lorsque nous ne sommes pas conscients d’avoir mal agi, Dieu demande aux chrétiens qui nous entourent et qui en sont conscients de nous en parler avec douceur (Galates 6.1). Il s’agit d’un véritable acte d’amour qui doit se faire avec compassion et humilité. Si nous sommes sages, nous accueillerons la correction et nous changerons d’attitude. Ce processus fait partie de la discipline de Dieu : dans son grand amour pour nous, Dieu fait appel à nos amis pour nous aider à nous améliorer (Hébreux 12.5-13; Matthieu 18.15).

Parfois, nous refusons de suivre ces conseils. Lorsque c’est le cas, Dieu demande à la communauté de mettre en pratique des mesures correctives pour souligner le besoin de nous soumettre aux limites imposées par Dieu. La Parole nous parle de nombreuses mesures possibles, telles que la correction devant témoins (Matthieu 18.16-17), une séparation (Matthieu 18.17; 1 Corinthiens 5.11) et une perte de récompenses (2 Thessaloniciens 3.10; Proverbes 26.5; Matthieu 25.26-28) entre autres. Mais la pensée fondamentale, c’est qu’il ne faut pas laisser quelqu’un continuer à dénier son tort sans agir pour l’aider à en prendre conscience.

Le vrai amour comprend la correction, et nous nous devons de nous aimer ainsi les uns les autres. « Redressez donc vos mains fatiguées, affermissez vos genoux chancelants! Engagez vos pas sur des sentiers bien droits, afin que le pied boiteux ne se démette pas, mais qu’il guérisse plutôt. »(Hébreux 12.12-13). Même si cela semble douloureux en premier, c’est la meilleure chose à faire à long terme.

Quelques principes à suivre

Dans la Bible, nous découvrons que Dieu nous donne des limites — des commandements qui nous aident à refléter son caractère. Voici quelques-uns des principes que sa Parole nous enseigne :

Limites — Dieu nous enseigne à vivre selon les limites (les commandements) qu’il nous donne par sa puissance et à enseigner aux autres ces limites, ainsi que les conséquences de la désobéissance. Vérité — Lorsque nous sommes honnêtes les uns avec les autres, nous comprenons plus facilement les limites à respecter dans nos relations. Respect – Nous devons vivre selon nos limites et aussi apprendre à respecter les limites et la liberté des autres. Semer et moissonner – Nous devons assumer la responsabilité de nos choix et nous devons aussi laisser les autres subir les conséquences de leurs choix, car c’est très formateur. Activité — Assumer ses responsabilités, c’est abandonner la passivité pour agir de façon saine et responsable dans nos relations.

Glorifier Dieu en respectant les limites

Le dilemme que nous ressentons entre aimer les autres et exiger un comportement responsable n’est pas un dilemme pour Dieu. Son seul dilemme était de nous aimer tout en demeurant juste. Il a résolu le problème en envoyant Jésus pour payer la punition de notre péché. Nous n’avons pas à payer le prix de nos péchés contre lui. Il nous offre un pardon parfait et complet en Jésus-Christ. Cependant, il veut aussi nous rendre semblables à son Fils, et donc, il ne tolère pas le péché non confessé dans notre vie.

Dieu veut que nous soyons justes, et il va intervenir dans nos vies de façon à ce que nous le devenions de plus en plus par sa puissance (Hébreux 12.5-11). Une des façons qu’il accomplit ce but est en nous rendant redevables les uns aux autres pour comprendre les limites qu’il nous donne et vivre selon ceux-ci par la puissance de son Saint-Esprit. Ce processus facilite notre croissance spirituelle.

Nous sommes les représentants de Dieu. Nous devons pardonner aux autres de la même façon qu’il nous pardonne, tout en demandant un comportement responsable et sain des autres et de nous-mêmes. Dieu nous tiendra responsables pour l’absence de correction au même titre que pour le manque de pardon (Lévitique 19.15-17).

C’est en alliant amour et correction, miséricorde et justice, que nous reflétons l’image de Dieu. Les limites que nous établissons dans nos relations permettent des relations plus saines et productives et une croissance spirituelle plus constante. Ainsi, nous aiderons à transformer l’Église et le monde en devenant vraiment sel et lumière.

Adapté de publications de Henry Cloud et utilisé avec permission. Cet article est paru originellement dans Worldwide Challenge, le magazine primé de Campus Crusade for Christ.

Source de la photo : Mark Sebastian