Je parlais récemment avec des amis qui se demandent comment réagir face à la violence de leur adolescent. En réfléchissant à leur situation, je me suis rappelé la biographie d’un homme sage et courageux, Paul, qui a affronté des menaces de mort à plusieurs reprises. J’ai pensé qu’en revoyant l’histoire de sa vie, je pourrais trouver différentes options à considérer face à la violence physique.
En effet, en relisant son histoire, j’ai découvert qu’il n’a pas toujours utilisé la même méthode face au danger qui le guettait. Il me semble qu’il connaissait les options possibles et a choisi celle qui convenait le plus à la situation précise qu’il affrontait. J’aimerais donc proposer une réflexion sur les méthodes que cet homme a utilisées en espérant que cela puisse être utile pour ceux et celles qui vivent une situation de violence familiale.
Ne pas rendre le mal pour le mal
En relisant la biographie de cet homme, j’ai découvert que sa perspective sur la violence a changé après sa conversion à Jésus. Avant cela, il pourchassait les chrétiens et cherchait à tout prix à s’en débarrasser en les maltraitant et en les emprisonnant. Mais, après sa rencontre avec Jésus-Christ, il a abandonné tout recours à la violence, même lorsqu’il était en danger. C’était un changement radical chez lui, changement que seul l’amour de Jésus pouvait effectuer.
Chercher le dialogue avec la personne qui nous menace
Paul a souvent pris l’initiative de chercher à bien expliquer ses croyances aux personnes qui le persécutaient. En effet, il commençait toujours par cette option : le dialogue.
Voilà un principal fondamental que nous pouvons tous suivre : adopter le dialogue comme première méthode de résolution des conflits. Parfois, un médiateur peut nous aider à trouver des pistes de solution si nous n’y arrivons pas seuls. Mais ce n’est pas toujours le cas, car il faut de la bonne volonté des deux côtés pour résoudre les conflits.
Se tourner vers des amis pour des conseils et de l’aide
Il ne faut pas cacher aux autres les mauvais traitements que nous subissons. L’isolement dans une telle situation peut nous amener à choisir des voies désespérées. Nous connaissons toutes les histoires de femmes qui ont tué leur mari suite à des années de violence conjugale tenues sous silence. Paul a toujours écouté ses amis et a souvent suivi leurs conseils pour éviter le danger. Et il a toujours rendu public tout complot contre lui.
Prendre la fuite lorsque sa vie en dépend
La fuite est toujours la meilleure option à suivre lorsqu’on se trouve attaquée ou menacée de mort prochaine. Il serait ridicule de se tenir là et de permettre à une personne de nous blesser. Courons! Appelons à l’aide! Refusons le rôle de victime! C’est là aussi une autre raison de faire appel à des amis qui pourraient nous héberger en temps de crise. Demandons donc l’aide de la communauté et ne restons pas là à prendre des coups. La violence ne se justifie jamais. Paul n’a pas hésité à prendre la fuite lorsque cela était possible, et ses amis l’ont aidé à le faire, et l’ont même encouragé à le faire.
Faire appel à tous ses droits de citoyen
Une des responsabilités du gouvernement est de protéger ses citoyens. Mais pour faire appel à nos droits de citoyen, nous devons les connaître et savoir les défendre. C’est ce que Paul a fait : il était citoyen romain, connaissait ses droits et a fait appel à ses droits : l’interdiction du fouet, la possibilité de faire appel à César, la demande de protection contre des ennemis qui complotaient à le tuer…
Paul, étant citoyen romain, pouvait faire appel à des droits que les autres apôtres n’avaient pas. Et c’est aussi le cas aujourd’hui : nos droits dépendent de notre citoyenneté. Dans certains pays, les femmes ont très peu de recours juridiques. Mais faisons du moins appel aux droits qui nous sont accordés.
- Pouvons-nous demander un ordre de protection?
- Pouvons-nous demander à un médecin de nous diriger vers des organismes de secours ou des groupes de soutien?
- Pouvons-nous demander l’accès à des conseils juridiques?
- Pouvons-nous demander l’accès à un gîte pour personnes battues?
- Pouvons-nous demander des soins psychiatriques pour l’agresseur, si sa violence trouve sa source dans une maladie mentale?
- Pouvons-nous demander à la police d’arrêter notre agresseur et de l’amener devant un tribunal?
Il serait bien de se renseigner sur les différentes possibilités offertes par l’État.
Mettre sa confiance en Dieu, qui peut parfois délivrer d’une façon inattendue
À une occasion, un ange vint délivrer Paul de ses chaînes et de sa prison. Mais ce n’est qu’à une occasion que Dieu ait agi de cette façon surnaturelle. La plupart du temps, c’était par des moyens tout humains que Paul évitait le danger. Et malgré tous ses efforts pour se protéger, il n’est pas toujours sorti indemne du conflit. Il a été fouetté, lapidé, pourchassé. Il a été emprisonné à de multiples reprises. Et selon la tradition, il aurait été décapité pour la foi chrétienne qu’il s’était dévoué à répandre.
Cette liste n’est pas exhaustive, et elle ne suffit pas à nous protéger de tout danger.
Parfois, aucune de ces options ne sera possible. Même si nous marchons avec Dieu, nous n’arriverons pas toujours à éviter le danger et la mort. Cependant, en plaçant notre confiance en Jésus-Christ, comme Paul l’a fait, nous pourrons trouver une paix profonde et une assurance que quoi qu’il arrive, nous vivrons éternellement en sa présence. Comme Paul le dit dans une de ses épîtres : « Qu’est-ce qui pourra nous arracher à l’amour du Christ? La détresse ou l’angoisse, la persécution, la faim, la misère, le danger ou l’épée? … Mais dans tout cela nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur. »
Nous n’avons pas à simplement subir la violence dans le silence et le désespoir. Dieu nous aime et nous invite à venir à lui et à vivre unis à lui. Ainsi, nous pourrons lui demander quelle voie suivre en temps de danger, tout comme Paul l’a fait.