Comment pouvais-je pardonner à la femme qui avait séduit mon mari pour ensuite l’épouser?

Je pensais à elle. Je rêvais d'elle. Chaque femme que je rencontrais me faisait penser à elle. Certaines portaient son nom, Cathy. D’autres avaient ses profonds yeux bleus ou ses cheveux foncés et bouclés.

Je me sentais piégée par mes pensées

Les jours, les semaines, les mois passèrent. Ne serais-je jamais libérée de cette femme qui avait séduit mon mari et qui l’avait finalement épousé? Les rages sans fin, le ressentiment, la culpabilité et la colère m’envahissaient. Je suis allée en thérapie. Je ne pouvais pas continuer comme ça. J’ai donc assisté à des cours, des séminaires et des ateliers sur l’autosuffisance. J’ai lu des livres. J’ai parlé à tous ceux qui voulaient bien m’écouter.

J’ai couru. J’ai marché sur la plage. J’ai roulé des kilomètres sans but. J’ai hurlé la nuit dans mon oreiller. J’ai médité. J’ai prié. Je me suis blâmée. J’ai fait tout ce que je savais pouvoir faire — sauf capituler.

Un samedi, j’ai choisi de participer à une journée de réflexion organisée dans une église locale sur le thème du pouvoir guérissant du pardon. Après quelques discussions et échanges, l’animateur a invité les participants à se fermer les yeux et à songer à une personne à laquelle ils n’avaient pas pardonné — quelle qu’en soit la raison.

Je ne voulais pas lui pardonner

Ensuite, l’animateur nous a demandé d’examiner si nous voulions pardonner à cette personne ou non. Ma première pensée a été pour Cathy. J’avais l’estomac en nœuds. Mes mains étaient moites et ma tête s’est mise à tourner. Je voulais sortir de cette pièce, mais quelque chose me clouait sur place.

Comment pouvais-je pardonner à quelqu’un comme Cathy? Elle nous avait fait tant de tort, à moi et à mes enfants. C’était impensable! Alors, j’ai choisi de tourner mon attention vers d’autres personnes. Ma mère. Il serait facile de lui pardonner. Ou mon amie Ann, ou mon ancienne prof d’anglais à l’école. N’importe qui sauf Cathy. Mais je savais que Dieu voulait que je lui pardonne. Son nom était toujours là et son visage devenait de plus en plus clair dans mes pensées.

C’est alors qu’une petite voix intérieure m’a demandé gentiment, « Es-tu prête à laisser aller tout cela? À la libérer? À te pardonner à toi-même, aussi et te réconcilier avec moi? »

Mon refus de pardonner était en train de me détruire

J’avais chaud et froid en même temps. J’ai commencé à trembler. J’étais certaine que tous ceux qui m’entouraient entendaient battre mon cœur. Oui, je voulais m’en libérer. Je ne pouvais plus supporter ma colère. Elle était en train de me tuer à petit feu. C’est à cet instant qu’une transformation incroyable s’est effectuée en moi. J’ai simplement lâché prise.

Quelle liberté! 

Je ne peux pas décrire cet instant. Je ne sais pas ce qui est arrivé ou ce qui m’a poussée à décider à ce moment précis de cesser de résister à Dieu. Tout ce que je sais, c’est que, pour la première fois depuis quatre ans, je m’étais totalement confiée au Saint-Esprit. J’ai remis Cathy, mon ex-mari et moi-même entre les mains de Dieu, ayant décidé de me fier à lui pour la capacité de laisser aller ma colère. Et elle s’est envolée.

En quelques secondes, j’ai repris de l’énergie. Mon esprit est devenu alerte; mon cœur s’est éclairci. J’ai compris que si je refusais de pardonner même à une seule personne, je cessais de marcher avec Dieu et que cela n'en valait pas le coût, mais pas du tout.

Comme j’avais été rigoureuse! Combien arrogante et possessive! Comme il avait été important pour moi d’avoir raison, quel qu’en soit le prix! Et ça m’avait coûté bien cher — ma santé, ma spontanéité, ma vivacité, mon intimité avec Dieu!

Cette nuit-là, j’ai dormi jusqu’au matin. Sans rêves. Sans que son visage me hante. Sans réminiscences.

Si ça n’avait été que de moi, je ne pense pas que j’aurais eu le courage ou la générosité de faire le premier pas. Mais ça n’était pas de moi. Maintenant que j’obéissais à sa volonté en me fiant à sa puissance, le Saint-Esprit agissait en moi sans obstacle.

Une lettre de réconciliation

Le lundi suivant, je suis allé dans mon bureau pour écrire une lettre à Cathy. Les mots venaient sans effort.

« Chère Cathy, » commençais-je. « Samedi matin..., » et je lui ai raconté tout ce qui était arrivé.

Le mercredi après-midi de cette même semaine, le téléphone a sonné.

« Karen? »

Il n’y avait aucun doute sur l’identité de la voix.

« C’est Cathy, » dit-elle doucement.

À mon étonnement, mon esprit et mon corps restèrent calmes. Ma voix était ferme et assurée. J’écoutais plus que je ne parlais — chose inhabituelle chez moi. En fait, je trouvais que ce que Cathy avait à dire était intéressant.

Elle m’a remercié pour ma lettre en reconnaissant le courage que cela avait exigé de ma part. Elle m’a ensuite avoué à quel point elle était désolée — pour tout. Elle m’a parlé brièvement de ses regrets et de sa tristesse et de bien d’autres choses encore. Elle m’a dit ce jour-là tout ce que j’avais toujours voulu entendre de sa part.

La paix de Dieu

En raccrochant le téléphone, j’ai découvert que, aussi agréable que c’était d’entendre ses paroles de regret, elles pâlissaient devant ce que Dieu avait fait pour moi. La vérité que j’avais cherchée toute ma vie s’était révélée dans le traumatisme de mon divorce. Dieu est ma source, ma force, mon vrai soutien. Il est le seul capable de guérir mon âme. Pendant quatre ans, j’avais vécu sous l’emprise de mensonges, d’excuses, de la jalousie, de la colère. Maintenant, je savais vraiment qu’aucune blessure n’était insurmontable si je continuais à me fier pleinement aux ressources que Dieu me donne par son Esprit. Personne ne peut me voler ma vie — à moins que je ne les y autorise.

Ma vie appartient à Christ. Toute expérience, aussi douloureuse ou déroutante qu’elle puisse être, peut servir à ma croissance spirituelle si je marche selon la puissance de l’Esprit par la foi (Romains 8).

Depuis cette réconciliation avec Karen et avec Dieu, j’ai commencé une nouvelle vie dans une autre ville, libérée de ces entraves que sont la jalousie, la colère et le ressentiment, et prête à goûter à tout ce que Dieu a pour moi. « Car la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite » (Romains 12.2).

Si vous aimeriez découvrir comment marcher selon l’Esprit par la foi, comme je l'ai fait, je vous invite à lire cet article : La Vie.

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Source de la photo : Marco Abis