J’ai entendu toutes les histoires possibles. Chaque fois que je pense avoir entendu la pire histoire possible, quelqu’un partage avec moi une histoire plus horrible encore. Le mal que les gens commettent les uns contre les autres doit briser le cœur de Dieu et le remplir de tristesse. Il nous a créés à son image; nous sommes tous si précieux à ses yeux. Je sais qu’il en a le cœur brisé, parce que cela me brise le cœur d’entendre parler de toute la souffrance, l’humiliation et le mal que les gens ont déversés sur ces personnes qui m’ouvrent leur cœur.

Dans mon travail auprès de centaines de victimes, j’ai découvert que, quelle que soit la source de leur souffrance — que ce soit l’inceste, le viol, le trafic humain ou le résultat de mauvais choix de leur part — elles luttent toutes contre un sentiment de honte profond.

Elles croient qu’elles sont à blâmer pour ce qu’elles ont subi : elles se disent que c’était de leur faute, qu’elles l’ont permis, qu’elles le méritaient, que c’était stupide de leur part de se faire avoir — de tels mensonges se multiplient à l’infini.

C’est souvent la honte qui nous empêche de prendre le chemin de la guérison. Elle nous rend hésitants à partager notre vécu, car elle nous fait craindre l’opinion que les autres auront de nous s’ils apprennent ce qui s’est passé. La honte qui nous habite peut aussi nous porter à conclure que nous ne méritons pas de guérir de ces blessures — pas après tout ce que nous avons fait ou après tout ce que nous avons permis aux autres de faire. Nous croyons que nous ne méritons pas un avenir meilleur.

De telles pensées semblent si tristes, si désespérées, n’est-ce pas? Mais c’est la fausse croyance la plus répandue que j’entends, et c’est un mensonge de la bouche de Satan.

Quel que soit notre vécu passé, et, quelle que soit la part que nous ayons jouée dans le déroulement de ces événements, cela n’influence en rien l’amour infini de Dieu envers nous. C’est auprès de Dieu que nous devons puiser notre valeur, peu importe les paroles et les actions des autres à notre égard. Son opinion est la seule qui compte, car elle se fonde sur la vérité absolue qui vient de Dieu. Et il nous dit qu’il nous aime, que nous sommes précieux à ses yeux et qu’il veut de nous. Il veut partager sa vie avec nous, et il veut que nous partagions notre vie avec lui. Il veut nous aimer, à tout jamais. Parfois, il est difficile de croire tout cela si toutes les personnes qui nous entourent n’ont fait que se servir de nous pour satisfaire à leurs besoins égoïstes. Mais nous pouvons nous confier à Dieu. Il ne va jamais nous trahir ou nous maltraiter.

Guérir du traumatisme

Ceux parmi nous qui n’ont jamais souffert d’agression sexuelle ne peuvent imaginer qu’une personne victime d’agression pourrait s’en croire responsable. Mais je l’entends constamment. En fait, pour guérir de ce traumatisme, la victime doit tout d’abord reconnaître que cette agression n’était pas voulue de sa part, quelle qu’ait été la réaction de son corps à l’agression. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, quelles que soient les paroles de son agresseur à cet effet. Elle ne le méritait pas; elle n’est aucunement à blâmer. Parfois, ce premier pas vers la guérison est aussi le plus difficile : remettre la responsabilité de cet acte sur les épaules de la personne qui en est vraiment responsable : la personne qui l’a agressée et l’a maltraitée, en ne pensant qu’à elle-même.

Selon les statistiques récentes, une fille sur 3 ou 4 et un garçon sur 6 deviennent victimes d’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans. Donc, il est tout à fait probable que beaucoup de mes lecteurs aient vécu ce traumatisme. Il se peut aussi que beaucoup d’entre vous résistent à l’invitation de Dieu de guérir de ce traumatisme, peut-être même parce que vous continuez à croire à l’un des mensonges que j’ai décrits ci-haut. Il est temps de dire oui à Dieu. Il est temps de le laisser panser vos plaies et vous libérer des mensonges qui entourent cette agression.

Vous avez assez souffert. La honte et la douleur font obstacle à votre épanouissement spirituel, émotionnel et physique et vous empêchent de devenir la personne que Dieu veut que vous deveniez. Le monde attend de découvrir la personne que vous êtes vraiment; non pas la personne remplie de cette honte qui est le fruit du mensonge, mais la personne que Dieu connaît et chérit. Il est mort pour vous afin que vous deveniez libre d’aimer, de vivre et de le servir de tout votre être. Certes, vous voulez voir les autres libérés de leur passé, mais peut-être faut-il avant tout laisser Dieu vous libérer du vôtre? Le temps n’est-il pas arrivé de le laisser agir?

Les mauvais traitements d’ordre sexuel, sous toutes leurs formes, viennent nuire à notre vision du sexe, de nous-mêmes, des autres et de Dieu. Pour guérir de ces effets, nous devons adopter la vision de Dieu à notre sujet et au sujet du sexe.

Dieu est l’auteur du sexe. Il a voulu que ce soit une expérience bonne, pure, agréable. Mais lorsque le sexe devient une source de douleur et de souffrance, nous ne pouvons plus le voir selon l’optique de Dieu. Il nous est impossible de le voir comme une bénédiction de sa main.

Si nous voulons guérir de notre passé, si nous voulons jouir de l’intimité physique et affective que Dieu désire que nous connaissions au sein du mariage, il est essentiel que nous adoptions l’optique de Dieu concernant le sexe.

Les relations sexuelles du passé ont établi des liens entre nous et nos partenaires; nous avons donc besoin de nous fier à Dieu et lui demander de nous en libérer afin que l’effet de l’hormone responsable de la création de ce lien puisse être entièrement rétabli. Ainsi, nous pourrons vivre un lien unique et profond avec notre partenaire de vie. La guérison vient restaurer toutes nos relations parce qu’elle vient premièrement restaurer notre relation avec nous-mêmes. Une fois en paix avec nous-mêmes, nous pouvons vivre en paix avec les autres.

Premiers pas vers la guérison

Ces dernières années, j’ai eu le privilège de voir Dieu guérir des centaines de personnes de leur passé sexuel. Dieu m’a dirigé dans la rédaction d’une étude biblique de 12 chapitres pour guider les gens dans ce processus de guérison. Si Dieu est en train de ramener à vos pensées des expériences passées dont vous avez besoin de guérir, je veux vous encourager à vous joindre à ces centaines de personnes, qui, tout comme moi, ont suivi ces pas vers la guérison :

Guérir de toutes ses blessures passées 

 Nous sommes conscients de certaines des blessures liées à notre passé sexuel, mais plusieurs demeurent inconscientes jusqu’à ce que nous demandions à Dieu de nous révéler tous les effets de ce vécu. Lorsque nous invitons Dieu à nous révéler comment notre passé nous a blessés, il agit pour nous aider à guérir de ces blessures. Le premier pas dans ce processus, et le plus difficile, est de reconnaître pleinement tout ce que nous avons vécu. Souvent, suite à une agression ou un traumatisme, nous oublions les détails de l’événement. Mais Dieu connaît tous les détails de notre histoire. Lorsque nous l’invitons à le faire, il peut nous la révéler. Il est très utile de rédiger un compte-rendu de notre vie pour mieux exprimer tout ce qu'il ramène à notre esprit.

Vivre son deuil

La perte de sa virginité avant le mariage, que ce soit par force ou par choix, est une perte réelle. Malheureusement, beaucoup d’entre nous ne se permettent pas de vivre le deuil de cette perte. Dans leur livre, How People Grow, John Townsend et Henry Cloud écrivent ceci : « Le deuil est la souffrance qui guérit toute autre douleur. C’est la douleur la plus importante de toutes. » 

Parce que beaucoup d’entre nous se sentent responsables de cette perte, nous avons souvent l’impression que nous ne méritons pas le droit d’en vivre le deuil. Mais le fait est que nous avons le droit de le vivre, et que nous devons le vivre. En fait, Dieu le vit avec nous. Il partage notre souffrance et porte notre fardeau. Dans le Psaume 56.8, David nous dit même que Dieu prend note de toutes nos larmes : « Mes larmes, tu les gardes dans ton outre. Leur compte est inscrit dans ton livre. » Lorsque nous acceptons de vivre notre deuil, Dieu peut alors nous consoler et nous restaurer. Une manière de vivre son deuil est de l’exprimer en écrivant une lettre à toute personne concernée (sans l'envoyer, bien sûr).

Reconnaître les mensonges ancrés en soi et s’en libérer

Pendant des années, j’ai pensé que ma honte venait de Dieu. J’étais certaine qu’il était déçu de moi. Bien que je lui aie demandé pardon à multiples reprises, cette honte ne m'a pas quitté. Mais lorsque j’ai invité Dieu à me guérir, j’ai découvert que son optique de moi différait grandement de mon optique de moi-même. C’était son ennemi qui me remplissait de honte, et non pas lui.

Grâce à la mort de Jésus sur la croix à la place et mon accueil de son pardon parfait, Dieu ne me voit plus comme pécheur. Il me voit plutôt telle que je suis dans mon union avec Jésus — sainte, juste, irréprochable, pardonnée, sans faute. Je vivais autrefois selon les mensonges de l’ennemi. Une fois que j’ai accueilli la nouvelle identité véritable qu'il me donne en tant que son enfant bien-aimé, identité décrite dans le Nouveau Testament, l’ennemi ne pouvait plus me retenir captive par ses mensonges. 

Se libérer de tout lien sexuel malsain

Les liens qui s’établissent pendant l’acte sexuel ne sont pas seulement physiques, mais aussi affectifs, spirituels et intellectuels. Cela inclut le lien qui s’établit à cause des produits chimiques et hormonaux libérés pendant l’acte. Nous aimerions croire qu’il suffit de rompre la relation pour nous libérer de ses liens, mais le fait est que seul Dieu peut rompre ce lien qui nous unit à l’autre dans l’acte sexuel.

La Bible dit que cette union est un mystère. Elle est inexplicable, surnaturelle, produite par Dieu. Il est donc logique que seul Dieu puisse nous en libérer parfaitement. Pendant cette étape, nous demandons à Dieu de nous révéler toute personne avec laquelle nous avons établi un lien sexuel, et nous en dressons la liste. Ensuite, nous passons par chaque nom ou événement (si nous ne connaissons pas le nom de la personne), en priant que Dieu nous délivre du lien qui s’est créé entre nous et cette personne à tous les niveaux : physique, affectif, spirituel, intellectuel. 

Une très bonne nouvelle…          

L’ocytocine est la super-colle de Dieu qui se libère lorsqu’il y a excitation sexuelle ou orgasme. La multiplication de partenaires sexuels fait diminuer la quantité d’ocytocine libérée pendant l’acte, de sorte que, plus nous avons eu de partenaires, moins le lien qui se crée entre nous et notre partenaire présent est fort. Cependant, j’ai de bonnes nouvelles à annoncer! Selon les études, lorsque nous guérissons de notre passé sexuel, notre cerveau s’en trouve guéri aussi, ce qui nous permet de libérer de l’ocytocine de nouveau. Dieu n’est-il pas bon? Même si notre capacité à libérer l’ocytocine a été grièvement réduite par nos expériences sexuelles passées, Dieu peut nous guérir et restaurer le niveau d’ocytocine qui se libère, ce qui rend de nouveau possible la création d’un lien profond avec notre partenaire.

En Joël 2.25, nous lisons cette promesse : « Oui, je vous dédommage pour les années qu’ont dévorées les sauterelles. » Dieu promet de nous restaurer, et cette restauration inclut la restauration du niveau d’ocytocine libéré pendant l’acte sexuel.

J’aimerais terminer cet article par quelques mots d’encouragement. Il est vrai qu’il n’est pas facile de guérir et que cela ne se passe pas du jour au lendemain. En fait, cela peut être assez pénible et prendre plus de temps que prévu. Mais je peux vous promettre que cela en vaut la peine. Je ne voudrais jamais retourner à ce que j’étais avant que Dieu vienne me guérir : fragile, remplie de honte et brimée spirituellement, émotionnellement et physiquement.

 Pendant 25 ans, la honte m’a hantée. Mais il y a 8 ans, Dieu m’a restaurée, et c’est alors que j’ai vraiment commencé à vivre… C’est alors que je me suis retrouvée enfin libre. Quelle joie! Je ne l’échangerais pour rien au monde. Et je ne suis pas seule. Toute personne qui a eu le courage de confier son passé à Dieu, malgré les difficultés, n’a jamais dit qu’elle aimerait retourner à ce qu’elle était avant.

Je prie qu’aujourd’hui, vous direz oui à Dieu et prendrez les premiers pas vers une vie de liberté. Vous ne le regretterez pas, je vous l’assure.

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Source de la photo : Andrew Neel sur Unsplash