Susan et Esther participaient ensemble à une étude biblique dans leur église. Pendant les temps de partage, ces femmes demandaient souvent la prière pour leurs maris.
Le mari de Susan souffrait d’insuffisance rénale. Une transplantation des reins avait échoué. Ils attendaient depuis plus de quatre ans pour un autre donateur. Son mari était si malade qu’en l’absence d’un donateur, il allait bientôt mourir.
Le mari d’Esther était hospitalisé à cause d’une dépression sévère. Malgré les meilleurs traitements, son état empirait. Il avait tenté de se suicider plusieurs fois et avait même menacé de tuer sa famille. Au fil des ans, il avait reçu de nouveaux médicaments et suivi des séances de thérapie, mais sans résultats. « Il n’y a pas beaucoup plus à essayer », lui dit le psychiatre. « Ton mari souffre de dépression chronique. Lorsqu'Esther a partagé ces toutes dernières nouvelles au groupe, elle a ajouté : « Mais je crois que Dieu peut faire l’impossible. Veuillez prier. »
Cela a beaucoup consolé Susan et Esther de voir le groupe continuer à prier ardemment pour leurs requêtes. « Le groupe prie pour nos requêtes plus que toute autre requête; sûrement, quelque chose se passera », se disaient-elles l’une à l’autre.
Deux prières, deux réponses
Et quelque chose s'est passé. Un jour, Susan, remplie de joie, a partagé avec le groupe la nouvelle qu’elle avait reçue par téléphone au milieu de la nuit. Il y avait un donateur, et son mari était à l’hôpital en attente de la chirurgie. Le groupe s’est grandement réjoui de cette nouvelle et a prié ardemment pour que la transplantation soit un succès. Un mois plus tard, le mari de Susan était de retour à la maison, en convalescence. Bientôt, il se retrouvait de retour au travail. Dieu avait en fait répondu aux prières pour son rétablissement.
Entretemps, le mari d’Esther est retourné lui aussi au foyer, mais seulement pour se retrouver de nouveau à l’hôpital en peu de temps. Année après année, l’espoir d’une guérison renaissait pour ensuite s’éteindre. Les psychiatres n’arrivaient pas à déceler la cause de ses symptômes. Ils changeaient constamment le diagnostic : la maladie d’Alzheimer, la maladie bipolaire, la démence. Ils l’ont finalement placé dans un foyer d’accueil. Le stress de cette situation a beaucoup affecté la famille entière. Le mariage d’Esther s’est terminé par le divorce. Et les enfants ont pris leur distance pendant un temps.
Que dire de toutes les prières d’Esther? Comment Dieu y a-t-il répondu?
« Dieu m’a accordé la grâce de passer par ces années tumultueuses », dit Esther. « Lorsque je me trouvais dépassée, je criais à Dieu : “Que dois-je faire de tout cela? Comment puis-je bien vivre une telle situation?” J’exprimais devant lui tout ce que j’avais sur le cœur, et une paix venait alors s’installer dans mon esprit. C’était comme si une main invisible me relevait. Souvent, un passage des Écritures répondait précisément au besoin du moment. Ou bien, une amie me téléphonait pour m’offrir un répit. Oui, parfois je me demande pourquoi Dieu n’a pas guéri mon mari, comme il l’a fait pour Susan. Mais je me rappelle alors que Dieu a un plan précis pour ma vie, et il a écrit l’histoire de ma vie avec autant d’amour et de soins qu’il l’a fait pour Susan. »
Un Dieu fidèle — deux façons de répondre aux prières
Exemples bibliques
En Hébreux 11. 33-39, nous trouvons qu’il y a en effet deux réponses aux prières offertes par la foi :
Groupe A : « Certains, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection. »
Groupe B. « D’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. »
En réponse à leurs prières, le groupe A fut délivré, alors que le groupe B reçut plutôt la grâce d’endurer la souffrance en attendant la délivrance éternelle. Les deux groupes ont honoré Dieu en priant avec foi. Les deux groupes sont offerts en modèles de la foi.
Qu’apprenons-nous de tout cela?
La prière est une question de relation beaucoup plus qu’une question d’exaucement de requêtes. Nos prières ferventes ne servent pas à convaincre un Dieu récalcitrant à agir pour nous. Elles servent plutôt à nous rapprocher de Dieu et à nous aider à mieux le connaître. En partageant avec lui toutes nos pensées, tous nos espoirs et notre souffrance, nous découvrons son amour attentif. En lisant sa Parole, nous recevons de sa main direction et consolation. Dans notre faiblesse, nous apprenons à dépendre de lui. La prière est la réponse de Dieu à notre pauvreté, et non pas un pouvoir que nous exerçons pour recevoir ce que nous voulons. Le but de la foi, dans la vie et dans la prière, est de nous aider à ouvrir tout grand notre cœur à Dieu et à lui confier notre vie.
Cela me fait penser à un petit garçon qui a couru vers son père avec un jouet cassé. « Papa, répare cela pour moi », a-t-il demandé. Il était encore assez jeune pour croire que son père pouvait tout réparer, et comme il était impatient, il voulait que son papa le répare tout de suite. Son sage père lui a dit : « Reste auprès de moi et regarde-moi. Réparons-le ensemble. » Jour après jour, en travaillant ensemble à réparer le jouet, le père et le fils sont venus à mieux se connaître. En cherchant les vis et les clous pour son père et en tenant les morceaux ensemble tandis que son père les recollait et les cognait, le fils a appris d’importantes techniques qu’il utiliserait dans son futur métier.
Dieu est comme ce père. Il veut que nous lui confiions nos rêves perdus, nos relations malsaines et nos corps souffrants. Il ne répond pas souvent immédiatement à nos prières; plutôt, il nous invite à passer du temps avec lui dans une relation d’amour afin que nous puissions goûter à la consolation qui se trouve en sa présence. En passant par ce processus, nous découvrons que nos prières sont exaucées, non lorsque nous recevons ce que nous avons demandé, mais lorsque Dieu nous fortifie pour que nous devenions tout ce que nous pouvons être en lui.
Dans la vie, nous avons besoin des deux sortes de réponses à la prière : la situation miraculeusement transformée, et le cœur miraculeusement transformé. Les deux manifestent la puissance et la bonté de Dieu. Les deux nous fortifient dans la foi et glorifient le Seigneur.
Quand Dieu guérit dans l’immédiat, louons-le; quand Dieu ne guérit pas dans l’immédiat, louons-le.
Quelle que soit sa réponse, nous pouvons savoir que Dieu a agi avec amour et sagesse envers nous, et que dans l’éternité, tout sera guéri.