Tu rates ton autobus, tu renverses ton café, tu oublies un rendez-vous important, tu reçois une mauvaise nouvelle, quelqu’un t’irrite… Il y a tellement d’occasions de s’énerver rien qu’en une seule journée!

Comment réagis-tu à la colère?

Peut-être que ton éducation te fait craindre les colères explosives, et cela t'empêche d’exprimer ta colère. Tu te dis que c’est destructeur pour l’entourage. Et c’est vrai que les éclats de colère le sont. Alors tu essaies de bloquer bien fort ces sentiments de rage, de frustration ou d’injustice qui t’habitent. Mais est-ce que tu y arrives? Est-ce que ça ne ressort pas autrement ou plus tard, dans une explosion inexplicable?

Pour bien gérer la colère, il faut en connaître l’origine et le fonctionnement.

La colère est une émotion nécessaire et normale. Il s’agit d’un signal d’alerte indiquant que quelque chose entrave un but ou un souhait quelconque : aller quelque part, être tranquille, réussir… La colère n’a donc rien de mauvais en soi. Comme la douleur, elle nous aide à comprendre ce qui se passe en nous pour que nous puissions régler le problème.

En revanche, la façon dont on gère ce sentiment peut être saine ou nuisible.

Par exemple, si nous cherchons à ignorer notre colère coûte que coûte, nous supprimons son rôle d’alerte ce qui nous empêche de régler le problème qui nous fait souffrir. En fin de compte, fuir la colère, c'est nuire à nous-mêmes.

À l’inverse, hurler et tout casser est malsain et irresponsable. Hurler, taper, casser quelque chose sous le coup de la colère, c'est faire retomber cette violence sur les autres. Peut-être, nous sentons-nous mieux, mais cela est injuste et nuit à nos relations avec les autres.

C’est pour éviter de tomber dans ces deux extrêmes que l’apôtre Paul écrit : « Mettez-vous en colère, mais sans pécher » (Éphésiens 4.26).

Y a-t-il une façon équilibrée de gérer la colère?

Oui! Il est tout à fait possible de « bien vivre sa colère », de la gérer sans pécher.

Mais c’est un apprentissage que beaucoup d’entre nous ignorent. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour apprendre à bien faire. Voici donc quelques étapes à suivre pour maîtriser sa colère comme Dieu le veut. La prochaine fois que tu sens la colère monter en toi, mets en pratique les conseils suivants :

Le corps

Respire à fond Lorsque tu te mets en colère, ton cœur produit de l’adrénaline qui augmente ton rythme cardiaque (ce qui t’aide à prendre la fuite si nécessaire). En respirant profondément, tu calmes ton rythme cardiaque et tu baisses ton taux d’adrénaline.

Retire-toi pour retrouver le calme Si tu sens la colère monter, éloigne-toi et donne-toi l’occasion de te calmer en parlant de la situation avec Dieu. Si tu es en conflit avec quelqu’un, dis-lui que tu as besoin de te retirer pour te calmer et réfléchir. Fais de l’exercice si tu peux. Le sport va t’aider à extérioriser ton trop-plein d’énergie de sorte que tu puisses affronter le problème la tête froide.

L'esprit

Invite l'Esprit à t'aider à comprendre ta colère et à bien la gérer Jésus nous invite à demeurer en lui, à marcher selon son Esprit en toutes circonstances. Dans Hébreux 4, 12-16, il nous rappelle qu'il connaît les moindres sentiments et pensées de notre cœur et qu'il peut nous aider à surmonter toute tentation sans pécher lorsque nous nous tournons vers lui pour l'aide voulu. En invitant l'Esprit à diriger nos pensées de sorte que nous puissions bien comprendre la colère et y réagir, nous nous mettons en mode d'écoute.

L'âme

Exprime-toi par écrit Laisse ta colère passer par ton stylo, en invitant le Seigneur à t'aider à la comprendre tel qu'il la voit. Il vaut mieux se défouler sur papier plutôt que sur une personne! N'est-ce pas ce que les psaumes nous enseignent à faire avec tous nos sentiments, incluant la colère?

Au début, cela va te demander des efforts pour exprimer tes pensées et émotions par écrit. Mais rapidement tu t’apercevras que cela aide énormément. Écris exactement ce que tu ressens en invitant l'Esprit à t'aider à comprendre tes émotions et leur cause. La clé qui va désamorcer la colère, c’est d’identifier et de décrire la souffrance qui est derrière tout ça. En effet, l’émotion à la base de la colère est la souffrance. C’est elle qui cause ton énervement. Réfléchis, et invite l'Esprit à t'aider à répondre à la question : « Pourquoi suis-je en colère? »

Y a-t-il eu injustice? Y a-t-il un obstacle qui t'empêche d'accomplir ce que tu veux accomplir? Est-ce que tu te sens seul, incompris, incapable, sans recours? Cette étape de réflexion est cruciale. Identifier les émotions à la racine de la colère t'aidera à gérer sainement ta colère et à parler posément aux personnes impliquées parce que tu sauras ce qui se passe en toi. Les mots nous permettent non seulement d’exprimer nos émotions, mais aussi de les évaluer.

Examine les racines de ta souffrance La colère est un don que Dieu nous donne pour nous aider à identifier ce qui se passe en nous pour que nous puissions évaluer notre vécu à la lumière de sa vérité et de sa volonté. Il faut donc prendre le temps de s’arrêter pour voir ce qui se passe en nous et devenir plus conscient de nous-mêmes, de sorte à dépister les aspects de notre vie que Dieu veut que nous lui confiions. Invite le Seigneur à te révéler les réponses à ces questions : Est-ce que mon but est raisonnable? Est-ce que je peux l’atteindre sans faire de tort aux autres ou est-il malsain? Est-ce juste d’attribuer autant de valeur ou d’importance à telle ou telle chose? Qu’est-ce qui est important dans la vie? Comment puis-je trouver satisfaction à mes besoins légitimes autrement?

En invitant l'Esprit à te révéler tes pensées les plus profondes pour les évaluer à la lumière de sa Parole, tu sauras mieux les gérer. Cette évaluation t'aidera à discerner s'il y a un désir ou un besoin à lui confier, un conflit à régler, un péché à confesser.

Que faire s'il y a un conflit à régler?

Choisis le moment d'en parler Il se peut que tu sois plus enclin à la colère en moments de fatigue ou de stress. Évite alors les conversations dans ces conditions. Donne-toi le droit de dire, par exemple, que tu n’es pas sûr que ce soit le meilleur moment pour discuter du sujet pour ensuite proposer un autre moment. En agissant ainsi, tu montres à l’autre que tu ne cherches pas à éviter le sujet, mais que tu veux vraiment trouver une solution lorsque les conditions sont les plus propices à une résolution.

Cherche à clarifier la situation avec l’autre sans accuser Une discussion tourne mal lorsque l'un ou l'autre utilise des phrases qui incluent par « Tu dis, tu fais… », « toi, tu… mais moi, je », ou qui contiennent les mots « jamais, toujours, tout le temps, encore une fois… ». De telles paroles peuvent être interprétées comme étant accusatrices et inexactes.

Cela brime la possibilité d'un dialogue paisible, respectueux et calme. Pour désamorcer une dispute, il faut se limiter à parler des faits et de ce que l’on ressent, sans mention de ce que l'on pense que l’autre a voulu faire ou dire. Il est important de donner des exemples concrets de ce que tu ressens, c’est-à-dire de parler de tes émotions et de ta perception de la situation, en s'assurant que tu te mettes à l'écoute de l'autre pour qu'il puisse faire de même. Laisse-lui l’occasion de s’expliquer, de préciser certains détails, de dire lui aussi ce qu’il ressent. C'est en prenant le temps de vous écouter, dans un esprit doux et paisible, que vous pourrez progressivement clarifier la situation et résoudre le conflit.

Entraîne-toi à suivre ces étapes chaque fois que la colère monte en toi, et tu apprendras assez rapidement à mieux la gérer en te mettant à l'écoute de ton corps, de l'Esprit, de ton âme et de l'autre.


Source de la photo : Afif Ramdhasuma sur Unsplash